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Congo : P. Alfredo Nerès fête 50 ans de sacerdotale missionnaire

Congo : P. Alfredo Nerès fête 50 ans de sacerdotale missionnaire

«  Pris au milieu de parfums, des chrêmes de beauté et des produits cosmétiques »
 
Propos recueillis par
P. Léonard Ndjadi et Fr. Duilio Plazzotta

 
Le jeudi 08 avril, jour d’incidence de son ordination presbytérale, le Père Alfredo Nerès a célébré 50 ans d’ordination qu’il a appelé lui-même : « Cinquante ans de donation ». La célébration eucharistique, suivie de la fête, a eu lieu dans la chapelle du noviciat combonien à Magambe, à Isiro, en présence de la famille combonienne, religieux et religieuses, des ouvriers de magambe ainsi que des quelques amis du père Alfredo. L’évêque d’isiro Niangara, Mgr Julien Andavo, est venu personnellement participé à l’eucharistie d’action de grâce, présidée par le père Alfredo.
Dans son homélie et son témoignage, le père Alfredo a raconté la pre-histoire de sa vocation et l’histoire de celle-ci. Dans la préhistoire, il a révélé que ses parents, Nerès et Maria, de qui il a reçu la vie, l’éducation, l’affection et la foi chrétienne, étaient des chrétiens dotés d’une foi solide, vécue,  et bien enracinée dans leur vie de chaque jour : messe, confession, prière à la maison et témoignage de vie. Nous résumons ici les grandes lignes de son témoignage.

Quelle a été la pré-histoire de ta vocation ?
Il écrit que : « Mes parents après leur mariage, en 1930, se sont accordés pour prier chaque jour pour que le Seigneur choisisse un des fils pour qu’il devienne prêtre. Je ne le savais pas. Personne ne savait cela. C’est un secret qu’ils ont gardé jusqu’au jour de mon ordination. Quarante et un ans de prières et de donation, quand enfin j’avais trente un ans nous avons eu le jour plus beau de notre vie avec mon ordination sacerdotale ». Son désir de venir au Congo il raconte ceci : « Quand j’avais 18 ans j’ai su que sept jeunes belges qui étaient en train de se rendre au Congo comme missionnaires laïques, étaient morts dans un crash d’avion. Je me suis offert au Seigneur pour remplacer l’un d’eux et venir au Congo. Avec le temps moi j’ai oublié cet engagement, mais le  Seigneur ne l’avait pas oublié ». Le Seigneur lui avait donné le rendez-vous au Congo, pays qu’il sert depuis 34 ans et sa mission n’est encore à ses débuts.

Comment tu as pris la décision de devenir prêtre ?
En réponse à cette question, il raconte que : « Mon village natal s’appelle « Montes de Signora », c’est un ensemble de petits villages sur plusieurs montagnes dédiées à la Vierge Marie. Jeune homme j’ai quitté mes parents pour me rendre à Lisbonne à 245 km de mon village où pendent trois ans l’ai travaillé dans le commerce. J’ai fait aussi des cours de dactylo et d'économie, et enfin j’ai été engagé comme employé, dans une entreprise qui produisait des cosmétiques, avec 450 ouvriers et plusieurs employés, J’étais chef responsable de mon secteur d’expédition de produits à l’étranger. J’avais un très bon salaire et une vie confortable. C’est parmi les parfums, les crèmes de beauté, des savons, et le lait de beauté que le Seigneur m’a pris. Mes collègues de travail s’étonnaient  pour  le fait que je lassais un travail aussi bien rémunéré pour devenir prêtre. »

Quel était le moment le plus décisif de ta vocation ?
Le moment décisif de son appel était un jour de l’Assomption : « La paroisse que je fréquentais à Lisbonne était confiée aux Missionnaires Comboniens, où j’étais « Lecteur » et  président du groupe de JOC. Le jour de l’Ascension du Seigneur le mois de Mai 1959, je suis resté impressionné par la lecture de l’Evangile qu’elle était celui de Marc 16, 17-20 où Jésus dit allez dans le monde entier annoncer la bonne nouvelle à toute la création, celui qui croira sera sauvé. Celui qui ne croira pas sera condamné… » Pendent la Messe j’ai pris la décision de devenir missionnaire. Aussitôt après, j’en ai parlé au curé, P. Angelo Lasalandra. J’ai dit au missionnaire que pour moi les choses les plus importantes étaient de devenir prêtre pour annoncer l’Evangile, pardonner les péchés et célébrer l’Eucharistie ». Et de là tout est parti jusqu’aujourd’hui. J’ai choisi d’être ordonné prêtre le 08 avril 1971 le jour de l’Institution de l’Eucharistie, le Jeudi Saint par le Cardinal de Lisbonne, qui a bien accepté. La « Messe de Prémices » je l’ai célébré le Samedi Saint le soir dans la paroisse de mes parents.

Quelles sont les lieux et les services que le Seigneur t’a donnés d’accomplir pendant ces 50 ans de vie sacerdotale et missionnaire ?
« J’ai commencé dans ma terre où j’ai travaillé seize ans au Portugal d’abord dans l’Animation Missionnaire puis come huit ans comme maitre des novices. Ensuite, je suis parti au Congo et je suis ici depuis 34 ans. Au Congo, j’ai été missionnaire à Ngilima, Ango, Bondo, Bondo où  l’Evêque m’a choisi comme Vicaire Episcopale. Puis formateur des scolastiques à Kinshasa, et puis maintenant comme  « socius » du père Maitre ici au noviciat de Magambe à Isiro ». A 82 ans, le père Alfredo est encore au service de la mission comme formateur des futurs missionnaires. Dans le travail missionnaire, il a toujours mis l’accent sur : « L’évangélisation, et donnant priorité à la formation de l’agent pastoral, pour être dans la ligne combonienne de « Sauver l’Afrique par l’Afrique ». Le deuxième point de force est l’Eucharistie. En portant les gens à vivre en profondeur l’Eucharistie dans les villes et dans les villages. Pour le troisième point, qui est fondamental, c’est le Sacrement de la Réconciliation, pour manifester l’Amour de Dieu par son pardon et sa proximité ».

Et le don particulier de guérison, comment il a pris forme en toi ?
Il raconte ceci : « A partir du 08 décembre 1981 il y a eu un bouleversement dans mon être prêtre, religieux et missionnaire. J’étais à Rome à une rencontre du renouveau Charismatique et pendant la prière, j’ai eu l’effusion de l’Esprit.  J’ai reçu comme dons de l’Esprit, celui de la guérison des maladies et de la délivrance. Soit au Portugal soit en RDC à Bondo, j’ai été choisi par les Evêques comme exorciste des diocèses, pendant 20 ans. Je l’ai beaucoup ces deux activités guérir et pour rendre les gens libres des puissances du démon et aussi de la sorcellerie, de la magie et des leurs contraintes maléfiques ».

Quels sont les souvenirs les plus forts que tu gardes en mémoire durant ta mission au Congo ?
Les souvenirs les plus touchants sont les souvenirs de sept ans vécus en guerre (de 1996 jusqu’à 2003), à Ango et dans sa brousse. Quand les militaires de Mobutu d’un côté e ceux de Bemba et Kabila père, se sont affrontés, des tirs de fusil et roquettes touchèrent le village et nos maisons. Les militaires s’adonnaient aux pillages dans les maisons et à l’église. Ils pensaient même que nous cachions l’argent dans le tabernacle. Pour éviter désastres je lassais vide le tabernacle, je laissé la porte ouverte et j’amené l’Eucharistie dans ma chambre où j’avais installé un petit Autel bien soigné. Moi j’étais tranquille et je disais au Seigneur que ce serait beau être enseveli en sa présence et aller ensemble au Paradis. Sa présence m’aurait assuré l’entrée. En ces moments je faisais une expérience très forte de la présence du Christ, Sa Présence au milieu de nous  nous donnaient une force et un courage surprenant.

Et en dehors de la mission en Afrique ?
Oui, en dehors de l’Afrique, l’autre moment très fort qui a bouleversé ma vie a été celui du 08 décembre 1981, à Rome, avec l’effusion de l’Esprit. Je l’ai vécu comme un tremblement de terre, qui m’a secoué tout entier, et de ce moment-là j’ai changé aussi ma façon d’évangéliser.

Après 50 ans de sacerdoce missionnaire, ta joie est toujours vive. Quel en est le secret ? 
L’eucharistie, la présence de l’Esprit Saint en ma modeste personne et les plus pauvres. Je me sens comblé de joie pour ce que le Seigneur a réalisé dans ma vie. Même les moments les plus difficile et douloureux me donnent la paix et la joie au cœur. Je suis donc appelé à transmettre, à donner, à partager, à rendre vivante cette joie avec les gens que le Seigneur me donne de rencontrer chaque jour. Je sens que j’aime les personnes, et ce l’Amour du Christ même que je reçois et je transmets. Je pousse les gens à aimer le Seigneur et la Vierge Marie. Il faut continuer avec le même élan sans peur du futur.

A l’Age de 82 ans la présence parmi nous du P. Alfredo est un don et un exemple. Ni la fatigue, ni la maladie, ni la pluie ne font obstacle à sa disponibilité missionnaire. Même  si cela coûte sacrifice il part toujours pour des visites et pour célébrer l’Eucharistie dans les villages de brousse transporté en moto sur des sentiers qui cassent le dos. Les gens aiment sa présence et ils le cherchent, car il savent que Alfredo ne dit jamais «  non » ou bien « je ne peux pas » ou encore « je suis fatigué ». Merci, Alfredo, d’avoir aimé et servi le Congo !


 
 
 
 
 
 

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